Rapport annuel

Le projet Affliction a été amorcé par le Module antigang de la Division du crime organisé en janvier 2017. Ce vaste projet d’enquête a visé une cellule criminelle majeure impliquée dans le trafic de cocaïne à grande échelle et dans la production de drogues de synthèse. L’enquête a permis de démontrer que les membres de ce réseau agissaient en tant que fournisseurs de stupéfiants du crime organisé traditionnel italien, des motards criminalisés ainsi que de plusieurs réseaux de distribution menant leurs activités sur le territoire de Montréal.

Avec la collaboration de différentes unités du SPVM, les policiers ont effectué plus d’une vingtaine de perquisitions en cours d’enquête dans la grande région métropolitaine et les Laurentides. Ces nombreuses perquisitions ont mené à la saisie de 42 kilogrammes de cocaïne, d’environ 50 000 comprimés de drogues de synthèse, de plusieurs kilogrammes de méthamphétamine, de 42 armes, en plus d’équipements et de produits servant à la fabrication de stupéfiants. Les policiers ont également arrêté 11 individus. Ceux-ci ont fait face à de multiples chefs d’accusation, notamment trafic de stupéfiants et complot.

Au printemps 2017, Montréal était durement frappée par des inondations provoquées par une crue printanière exceptionnelle. Le débordement des cours d’eau touchait particulièrement les zones longeant la rivière des Prairies dans les divisions Ouest, Nord et Est. Dès le début du mois de mai, les policiers étaient sur le terrain, afin de sécuriser les citoyens et de contrôler la circulation. Le 7 mai, l’état d’urgence est décrété et les centres d’urgence entrent en action. Tout en continuant à protéger la vie et les biens, le SPVM soutient le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) et répond aux besoins du Centre de sécurité civile.

Sur le terrain, de la première à la dernière journée, les policiers ont travaillé avec leurs partenaires du SIM et des Forces armées canadiennes, alors que les ressources des quatre divisions du SPVM et des modules nautique et motard étaient mobilisées dans les secteurs touchés. Un lien constant avec le Centre de coordination des mesures d’urgence (CCMU) assurait la coordination du déploiement de ces ressources. Les agents sociocommunautaires et les agents de concertation du SPVM ont visité 1846 résidences et rencontré 102 citoyens pour s’assurer de leur sécurité.

Le fentanyl, cette drogue dangereuse, a fait son apparition à Montréal il y a quelques années. Les constats de surdoses mortelles se sont accrus en 2017. Cette situation a amené le SPVM à coordonner les cas de surdoses qui lui sont rapportés afin d’optimiser le traitement des dossiers et de standardiser ses méthodes de travail sur l’ensemble du territoire. Chaque cas est analysé, et une enquête est amorcée afin de comprendre les circonstances de la surdose et de trouver la source des stupéfiants.

Afin d’humaniser ses interventions auprès des consommateurs et de porter secours aux victimes de surdoses, le SPVM a mis à l’avant-plan l’application de la Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose. Il a principalement collaboré avec la Direction régionale de la santé publique à la recherche de solutions. De plus, les policiers ont mené un blitz d’opérations visant tant les vendeurs de rues que les réseaux d’approvisionnement, de fabrication et de distribution. Les trafiquants d’héroïne, qui est l’une des principales drogues contaminées au fentanyl, ont été particulièrement ciblés par ces opérations. Des arrestations, des saisies importantes ont été effectuées, et le démantèlement de laboratoires a fortement affaibli le marché illicite du fentanyl.

Au cours de l’année 2017, le SPVM a lancé, en collaboration avec la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), la campagne de sensibilisation Traversez sans jouer avec votre vie. Cette campagne ciblait les piétons aînés, en raison de la vulnérabilité de cette clientèle. En effet, près de 50 % des victimes d’accidents sont âgées de 55 ans et plus.

Dans le cadre de cette campagne, le SPVM a eu le plaisir de compter sur la participation de Mme Louise Latraverse, actrice et metteuse en scène. À cette occasion, la sécurité aux intersections, la distance, l’évaluation de la vitesse et les obstacles ont été abordés, de même que les risques engendrés par la diminution des capacités physiques, sensorielles et cognitives associée au vieillissement. Ainsi, la campagne Traversez sans jouer avec votre vie vise l’exécution d’une traversée sécuritaire, notamment en expliquant les feux de piétons et l’importance d’être vu avant de s’engager dans une intersection. Ainsi, il est crucial, avant de traverser, d’établir un contact visuel avec les conducteurs, en particulier en présence de véhicules lourds.

En mai 2017, le SPVM a lancé le projet « Troque ton ticket ». Cette démarche, d’abord sous la forme d’un projet pilote, offre aux piétons et aux cyclistes la possibilité de faire retirer par la cour municipale de Montréal le constat d’infraction qu’ils ont reçu lors d’une opération ciblée. Le contrevenant bénéficie de ce privilège pour autant qu’il participe à une séance d’information et de prévention en matière de sécurité routière. Le contenu de cette séance s’inspire des bonnes pratiques en sécurité routière véhiculées par le SPVM et la SAAQ.

Quatre unités du SPVM ont participé à la réalisation de ce projet pilote. Les opérations ciblées se tenaient à des endroits très achalandés. Par la suite, une analyse des résultats du projet a été effectuée, et des recommandations soumises à la direction du SPVM. Lors de ces opérations, 896 constats ont été remis. De ce nombre, 429 ont été retirés par la cour municipale de Montréal. L’initiative « Troque ton ticket » est une idée originale du Service de police de l’agglomération de Longueuil.

Au mois d’octobre, un mouvement de dénonciation d’agressions sexuelles prenait une ampleur sans précédent. Dans la foulée de cette vague, le SPVM a mis en place une ligne téléphonique temporaire afin de faciliter le signalement de ces crimes tout en encourageant les victimes à les dénoncer. Entre le 19 octobre et 6 novembre 2017, les enquêteurs ont reçu plus de 460 appels. De ceux-ci, 98 ont entraîné l’ouverture de dossiers d’agressions sexuelles et 34 dénonciations ont été transmises à d’autres services policiers. De plus, durant cette même période, les postes de quartier du SPVM ont reçu 26 plaintes pour des agressions sexuelles. Face à cette hausse importante du nombre de plaintes, des enquêteurs de diverses unités se sont joints à l’équipe des agressions sexuelles afin de lui prêter main-forte.

Le 6 novembre, après une semaine où le nombre d’appels a connu une baisse significative, le SPVM a mis fin à cette ligne téléphonique temporaire. Les postes de quartier et le 911, en cas d’urgence, demeurent les points d’entrée pour signaler les crimes à caractère sexuel.

Le 6 novembre avait lieu le lancement de la vidéo Ullivik et le SPVM : une équipe à votre service au centre de santé Ullivik, à Dorval. Cette vidéo fait partie des outils mis à la disposition de la clientèle qui arrive au centre Ullivik pour lui expliquer les règles de sécurité de base et l’informer de ce qu’elle doit faire si elle sent sa vie menacée. En outre, les policiers du PDQ 5, où se trouve le centre Ullivik, connaissent très bien les besoins des Inuits et travaillent au quotidien avec ce centre pour offrir des conseils de prévention et du soutien. Deux policiers du PDQ 5 ont justement le mandat d’entretenir des liens de proximité avec le centre Ullivik et de répondre aux préoccupations et aux attentes de sa clientèle.

Il s’agit d’une approche basée sur la collaboration avec tous les partenaires du secteur, de même qu’avec les autres unités du SPVM, la population inuite du centre Ullivik se déplaçant fréquemment ailleurs sur notre territoire.